Le Phoenix, une invention française.
Préambule :
Nous avons choisi comme logo le Phoenix, l’animal mythique qui renaît de ses cendres ; de la même façon que nous sommes des chômeurs possédant une certaine expérience, qui peuvent redevenir des travailleurs. Mais avant d’être notre logo, le Phoenix c’était aussi une source d’énergie quasi inépuisable qui renaissait de ses cendres, le surrégénérateur de Marcoule. A propos, sauriez-vous définir exactement ce qu’est un surrégénérateur ?
Développement du raisonnement :
Dans un réacteur nucléaire classique, l’uranium 235 est seul fissile, l’uranium 238 est présent inutilement. Mais s’il n’est pas fissile, en revanche l’uranium 238 est fertile, c’est-à-dire qu’il peut être transformé en noyau fissile, le plutonium 239.
La chaîne de réaction est la suivante :
« Un noyau d’uranium 238 capture un neutron. L’uranium 238 devient alors de l'uranium 239, qui se transforme à son tour, par deux désintégrations β−, en neptunium 239 puis en plutonium 239, qui est fissile. »
Ainsi, dans un réacteur nucléaire chargé d’un mélange d’uranium 238 et de plutonium 239, et soumis à un bombardement neutronique assuré par la fission d’autres noyaux de plutonium 239, il est possible de transformer des noyaux d’uranium 238 non fissiles en noyaux de plutonium 239 fissiles. Si on produit plus de noyaux de plutonium 239 qu’on en consomme pour assurer le bombardement par les neutrons et la production de chaleur (ce qui est quand même le but …), alors on parle de surrégénérateur. C’était le cas du réacteur Phoenix de Marcoule. Le grand intérêt du surrégénérateur est que nous disposons de stocks énormes d’uranium 238, pour l’instant inutiles. L’inconvénient est le danger que représente la manipulation du plutonium.
Enfin, signalons que Phoenix a été suivi de Superphoenix de Creys-Malville, projet abandonné en 1997. Un nouveau projet de ce type (Astrid) a été envisagé en 2012, puis finalement abandonné en 2019. Rendez-vous pour la seconde moitié du siècle ?
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